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Voici une interview de John Lasseter dans le "20 minutes" d'aujourd'hui au sujet de son implication dans les jeux vidéos Disney - Pixar :
Dans quelle mesure êtes-vous impliqué dans la création des jeux vidéo chez Disney-Pixar?
Je rencontre les studios de jeux très tôt dans le développement pour discuter des personnages et de l'histoire. Notre but à Disney-Pixar, c'est de faire en sorte que les jeux tirent le meilleur parti de l'histoire, des personnages et des situations. Quand les enfants jouent avec le jeu, ils doivent avoir l'impression d'être dans le même univers que celui du film.
Vous réalisez des films très émouvants. Est-ce que c'est facile de traduire ces émotions dans les jeux vidéo ?
Non, c'est même difficile. Dans le jeu vidéo, il doit y avoir du divertissement, de l'action, du mouvement en permanence. Dans le film, il faut un équilibre entre l'humour et les émotions.
En résumé, pour faire un bon film d'animation, trois éléments sont indispensables: raconter une histoire prenante et imprévisible, qui scotche les spectateurs à leur fauteuil. Ensuite, on apporte à l'histoire des personnages mémorables et attachants, le méchant compris ! Puis, on transpose l'histoire et ses personnages dans un monde crédible. Pas forcément réaliste, mais crédible par rapport à l'histoire qu'on raconte, dans son visuel, sa logique et ses règles. Ainsi, avec les «suites» de film, il s'agit juste d'autres histoires qui prennent place dans un même univers. Avec le jeu vidéo, nous avons la même approche: des aventures dans un univers bien défini.
L'adaptation des films Disney-Pixar en jeux vidéo permet donc de développer cet univers ?
Les jeux vidéo peuvent se concevoir comme des spin-offs. Mais ils sont différents des films, où l'histoire suit une narration très linéaire et où le réalisateur contrôle tout. Avec les jeux, c'est le joueur qui contrôle. C'est une expérience interactive. Par exemple, dans le film «La princesse et la grenouille», la princesse apprend à la grenouille comment émincer. On s'est dit que ce serait bien d'en faire un niveau dans le jeu.
Y a-t-il des idées que vous écartez de vos films et que vous reprenez dans les jeux ?
Parfois. Cela prend environ quatre ans pour faire un film, dont rien que deux ans et demi que pour développer l'histoire. Donc beaucoup d'idées seront écartées. Par exemple, les «Toy Story». Nous avons eu tellement d'idées pour le premier, que certaines ont été utilisées dans le deuxième et même dans le troisième, quinze ans plus tard! De la même manière, on dit aux studios de développement des jeux: «Voici plein d'idées et des personnages que nous avons trouvés et que nous n'avons pas pu utiliser, servez-vous !»
A titre personnel, vous jouez ?
Un petit peu. Mais mes cinq fils sont de véritables gamers. J'adore m'asseoir à leurs côtés pour les regarder jouer, parce qu'ils sont meilleurs que moi... Ils ont une Wii, une Xbox 360, une PS3 et ils jouent à des jeux très différents: «Guitar Hero», «Rock Band», «Super Smash Bros. Brawl» et les jeux en coopération. Ils se sont beaucoup amusés avec le mode nazis zombies dans «Call of Duty : World at War».
Je me rappelle aussi d'un Noël quand un de mes fils s'était procuré «Assassin's Creed», je le regardais jouer, c'était comme un film, magnifique et très bien réalisé. On aime aussi beaucoup les jeux de course, notamment ceux tirés de l'univers de «Cars».
En 1982, avec «Tron», Disney fut un des premiers films à mettre en scène le jeu vidéo au cinéma. Sa suite, «Tron l'héritage» sort cette année, cela vous inspire quoi ?
Je suis impatient de le voir. Je travaillais pour les studios Disney quand «Tron» est sorti. Je n'ai pas collaboré au film, mais des amis, oui. Et j'ai adoré essayer les jeux «Tron» dans les salles d'arcade. J'aimais beaucoup le niveau avec les véhicules appelés «Light Cycles». Sur les bornes, je jouais aussi à «Dig Dug» et «Donkey Kong». A l'époque, on allait beaucoup dans les salles d'arcade... avant d'être mariés et d'avoir des enfants.