Le petit monde de Broadway
Dire que Broadway est un petit monde, c'est vrai physiquement et aussi artistiquement. Broadway est une longue avenue comportant de nombreux théâtres. En trichant un peu, les rues qui partent de Broadway comportent des salles qui sont appelés théâtres de Broadway. Ainsi pour Disney le dessin ci dessous indique la position de trois des productions actuelles, et situe tout en bas le New Amsterdam Theatre. Actuellement avec le roi lion en production, ce sera bientôt Mary Poppins qui remplacera le précédent succès. On situe bien sur la carte le New Amsterdam proche de Time square et des studios ABC.
Mais artistiquement, Broadway est aussi un petit monde. Tous les producteurs se connaissent, et c'est justement à la nomenclatura que Disney avait fuit au début du siècle dernier, que la compagnie actuelle a décidé de s'attaquer en aménageant cette partie de la ville de New York… Mais avant ça il faut être sur que l'Est ne sera pas hostile à l'arrivée de l'Ouest.

La profession lui est d'autant plus hostile que l'équipe technique ne sera pas New Yorkaise, Disney refusant de traiter avec les tout puissants syndicats du milieu théâtral et préférant travailler avec les artistes de ses parcs à thèmes de Floride - autant dire venus d'un univers de carton-pâte ! Refusant de polémiquer avec ses pairs, Alan Menken s'attelle à la tâche et compose de nouvelles chansons en plus de celles du film. Il est aidé par le parolier Tim Rice, en rupture de ban avec son compositeur jadis attitré Andrew Lloyd Webber. Andrew Lloyd Weber est connu pour ses immenses succès à Broadway comme Cats par exemple) Les ajouts musicaux pour le spectacle s'intègrent harmonieusement à l'ensemble, en particulier le poignant solo de La Bête qui finit le premier acte, "If I Can't Love Her". C'est une bouleversante déclaration d'amour, d'une profondeur qu'on n'imaginait guère dans une œuvre Disney. L'un des moments les plus touchants de la partition est la réintégration de "Human Again", une chanson écrite à l'origine par Howard Ashman mais supprimée de la version animée. Lors de la sortie en 1994, les critiques fourbissent leurs armes contre la Belle et la Bête (jouée au Palace Theatre). C'est un jeu de massacre, et aucune compagnie n'aurait pu tenir sans le passé qu'avait Disney. Mais Mickey s'en moque, ce n'est pas la critique qu'il cherche à séduire à l'époque, mais le public. Et le public est séduit! Au bout de quatre ans, le spectacle se joue toujours à guichets fermés. Ainsi Disney est prêt à investir dans le New Amsterdam, car la société est sure que ses productions marcheront, l'Est les a accepté.

La 42e rue est rapidement vidée de ses anciens occupants (euh disons, le même style que les boulevards de Clichy et Batignolles à Paris en pire) qui sont remplacés par <img src="http://scroogemd.ifrance.com/jun06/newam04.jpg" align="right">des théâtres, cinémas, boutiques, musée de cire de Mme Thussaud et vendeurs aimables (une gageure à New York). C'est désormais aussi propre et sûr qu'à Disneyland ! Au crédit de Disney, il faut noter que le New Amsterdam a été restauré à grands frais (plus de 100 millions de dollars !) pour en faire à nouveau un des plus beaux théâtres du monde. Le 15 mai 1997, pour son inauguration, Alan Menken propose King David, un oratorio écrit avec Tim Rice. Le concert est loin de déchaîner le même enthousiasme que La Belle et la Bête et les plans pour en faire une vraie comédie musicale doivent être abandonnés.


Toutefois, le Roi Lion vient de faire un tabac au cinéma: ce sera la prochaine comédie musicale. Le coup de poker de Disney repose sur le choix du metteur en scène, Julie Taymor, une artiste d'avant-garde connue pour ses productions intello-féministes et pour tout dire plutôt gauchisantes. Cette fois, la communauté artistique est intriguée : Julie Taymor a-t-elle vendu son âme ? En fait, le résultat est, plus qu'un compromis, une collaboration inédite entre deux mondes a priori opposés. Ceux qui ont vu le spectacle en rodage à Minneapolis parlent d'un miracle et attendent avec impatience son arrivée à Broadway, au New Amsterdam bien sûr ! Le bouche à oreille en fait le show pré-vendu le plus longtemps à l'avance de l'histoire de Broadway et aujourd'hui encore, il est nécessaire de réserver ses places plus d'un an à l'avance !

Cette fois, la critique baisse les bras et avoue être sous le charme. On n'avait rien vu d'aussi spectaculairement beau depuis les Ziegfeld Follies dans les années 10 et 20. Aux Tony Awards (l'équivalent américain des Molière) suivants, The Lion King obtient six récompenses dont celles du meilleur spectacle et de la meilleure mise en scène. Disney est bien devenu le "roi" de Broadway…La société peut s'ennorgueillir de posseder un des plus beau théatre, et d'y faire jouer des pièces à succés. La prochaine pièce sera l'arrivée de Mary Poppins en octobre 2006, en direct de Londres
Sources: le site internet officiel de la Disney Theatrical Production, Wickipedia, Regard en Coulisse.
Ne manquez pas les autres productions de la Disney Theatrical Production, même si elles n'ont pas été jouées au New Amsterdam Theatre: vous trouverez un sujet pour chacune sur DMI!
Merci de m'avoir suivit jusqu'ici!
$crooge Mac Duck